Visions désespérées d’une humanité irrémédiablement vouée à l’ignorance et à la superstition, au bûcher de la violence et au mal chaotique, Non Essentiel s’origine dans l’héritage des maîtres contemporains comme les sujets « infirmières » de Richard Prince ou la gamme colorée et acide de TV Santosh.
La médicalisation, la méfiance, la mise à distance de nos relationnels humain, conduise les êtres à un enfermement de la pensée cloisonnée entre les murs, physique, psychologique et corporel. Le coup de cœur n’est plus possible, l’électrocardiogramme du baromètre de nos échange est dynamité à coup d’ambiance antioxygène et aseptisée. L’organe représenté de manière chirurgical, est comblé et empli de messages porteurs de sens de l’actualité les mots Covid, Vaccin, pandémie y côtoient les messages d’espoir et des extraits de la pièce de théâtre, Knock de Jules Romains.
C’est une opération à cœurs ouvert, une greffe sur une lucidité impitoyable qu’on nous révèle, comme l’effet d’un éclat, si on allumait la lumière dans une pièce à vivre obscure. Le livre, l’écriture nous éveille.
Si cette perception résonne forcément avec la période d’angoisse que nous traversons, l’artiste transmet un message d’espoir et d’humour avec Non Essentiel : « Celui du triomphe de la médecine et du bon sens de chaque bien portant qui est un malade qui s’ignore… »
« Ignorant quand l'aube viendra,
J'ouvre toutes les portes. »
— Emily Dickinson