Cette œuvre, combinant des techniques mixtes et réalisée en format panoramique, est une ode à l’extase concernant le mythe de Léda.
Dès qu’il posa les yeux sur elle, Zeus fut pris d’un désir irrationnel pour Léda, reine de Sparte. Sachant qu’il n’aurait en aucun cas pu séduire ce modèle de vertu, c’est sous l’aspect d’un cygne blanc qu’il aborda la reine, se baignant alors pour s’unir à elle.
Dans un style figural aux couleurs chaudes, Léda et le cygne (Zeus) s’inscrivent dans une dynamique horizontale d’enchevêtrements des corps, à l’image d’une chaîne dont les maillons seraient indissociables...
Léda, alanguie sur le sol, la nuque reposant sur un duvet de plumes blanches, prise en étau entre la tête du cygne et ses ailes qui l’entourent pendant l’union, joue une chorégraphie d’abandon du soi. Tout est fusion, c’est une promesse aristotélicienne d’Entéléchie qui se dessine.
Sur un lac aux couleurs acidulées du ponant, les amants flottent en lévitation : plumes, gouttes d’eau, le jaune coquille d’œuf du fond, éminent symbole de vie, renforcent ce sentiment d’évanescence, de renaissance, de cycle infini.
« L'extase universelle des choses ne s'exprime par aucun bruit ; les eaux elles-mêmes sont comme endormies. »
— Charles Baudelaire, Le spleen de Paris