Comme une lettre ouverte au monde, traversant la gamme chromatique picturale par le biais d’un métissage flamboyant de rouges, jaunes, violets, cette prière bouleversante nous est, plus que jamais, adressée.
Le fond de l’œuvre, d’un profond noir mat, permet, par des jeux de clair-obscur, une révélation de la relation magique de l’homme à l’animal. Transcendé, l’homme-oiseau offre, par son métamorphisme, une alternative qui englobe une guérison de la communauté tout entière, du monde palpable comme des sphères d’Éther.
Recueilli, humble, véritable, cet être humain, cet être intercesseur entre les âmes mortelles et les esprits de la nature, étreint le monde dans sa totalité, enraciné, à l'écoute, en quête du sens profond, des signes et des appels.
Symboles animistes, mystiques, astres et animaux totems sont parties prenantes de l’œuvre. La trame des pigmentations citron, balises infinitésimales rétablissant un ordonnancement de la pensée, cristallisent un chuchotement nous guidant vers des voies spirituelles feutrées, et se révélant par l’empirisme et la sagesse d’une pleine conscience du soi, de l’environnement et de l’au-delà.
Telle une incantation chamanique, l’homme et l’animal sont unis, fusionnent vers une connaissance simultanée de médecines, afin de rassembler et réorienter le vivant vers des actions conséquentielles à réinventer.
Ce travail de figures superposées avec différents niveaux de lecture invite à un dialogue à poursuivre avec soi, la nature, le créateur, les essences muettes.
La main qui se tend, la main qui soigne, la main qui guérit, est une oriflamme holistique contemporaine qui parle directement à l’intériorité du spectateur, dans un va-et-vient figuratif et abstrait, l’invitant à lâcher prise pour laisser couler l'énergie pure, à l’image d’une onde de la Pacha Mama.
« Prier, c'est écouter la musique profonde de l'être en nous toujours jaillissant, et danser sa vie au son de cette musique »
Michel Durand